Partons à la découverte des commandes en ligne (CLI) en version 2 pour Azure Machine Learning ! En effet, cette manière de travailler devient incontournable dans toute démarche MLOps, c’est-à-dire avec un objectif d’industrialisation des projets de Machine Learning.
Nous allons ainsi suivre les premières étapes permettant de lancer un job Azure ML dans un workspace. Nous pourrons tout d’abord le faire depuis un laptop, puis ensuite, au sein d’un pipeline Azure DevOps.
Le repository GitHub officiel de Microsoft donne des très bons exemples pour débuter dans l’utilisation du CLI. Nous clonons donc ce répertoire localement afin de commencer la mise en pratique.
Installer le CLI Azure ML v2
Depuis une fenêtre de commande (par exemple, un terminal Bash dans Visual Studio Code), nous lançons la commande de mise à jour du CLI Azure.
az upgrade
Nous pouvons ensuite réaliser l’installation de la nouvelle extension ml, en prenant soin de désinstaller au préalable le CLI dans sa première version.
az extension remove -n azure-cli-ml
az extension remove -n ml
az extension add -n ml -y
Afin de vérifier que l’extension est bien fonctionnelle, nous pouvons demander l’affichage de l’aide.
az ml -h
Si l’installation a échouée, le message d’erreur suivant apparaîtra.
az ml : 'ml' is misspelled or not recognized by the system
Voici un résumé des versions utilisées pour cet article.
Nous pouvons maintenant voir le workspace déjà existant dans un resource group.
az ml workspace list -g rg-azureml-demo
Dans ce workspace, nous pouvons provisionner, toujours par le CLI, une ressource de calcul de type cluster.
az ml compute create -n cpu-cluster --type amlcompute --min-instances 0 --max-instances 4 --size Standard_DS3_V2 -g rg-azureml-demo --workspace-name azuremldemo
Enfin, nous lançons un job (ce terme regroupe les experiments et leurs runs) défini par un fichier YAML.
az ml job create -f jobs/basics/hello-world.yml --web -g rg-azureml-demo --workspace azuremldemo
Nous allons regarder de plus près la structure de ce fichier YAML.
Il s’agit donc de lancer une commande dans un environnement, spécifié par une image Docker, sur une ressource de calcul (compute). Pour des actions nécessitant des entrées et sorties, les deux termes inputs et outputs s’ajouteront dans le fichier.
Le lancement du job s’effectue correctement.
Nous pouvons maintenant suivre son exécution dans le portail Azure ML.
Les user_logs indiquent le résultat du job : hello, world !
Pour ne pas avoir à préciser le groupe de ressources ainsi que le nom du workspace, nous pouvons configurer des valeurs par défaut. Le paramètre location correspond à la région Azure d’installation du workspace. Vérifiez l’orthographe exacte dans le menu Overview de la ressource, sur le portail Azure.
az configure --defaults group=$GROUP workspace=$WORKSPACE location=$LOCATION
Vérifiez alors les valeurs par défaut à l’aide de la commande suivante.
az configure -l -o table
La commande d’archivage du job, appelé par son nom, fait disparaître celui-ci de l’interface graphique.
az ml job archive -n eager_arch_nc8hdvj6kp
Pour un job plus proche des travaux de Machine Learning, je vous recommande d’exécuter la commande suivante, toujours liée aux fichiers du repo cloné initialement.
az ml job create -f jobs/pipelines/nyc-taxi/pipeline.yml --web --resource-group rg-azureml-demo --workspace-name azuremldemo
Exécuter le CLI v2 depuis un pipeline Azure DevOps
A partir d’un nouveau pipeline, nous allons nous appuyer sur le code présenté dans la première partie de cet article.
Il est important de comprendre que l’environnement d’exécution sera un agent, c’est-à-dire une machine virtuelle dans Azure, avec, par défaut, une distribution Linux Ubuntu. Cet agent ne connaît donc pas le CLI Azure, ni son extension pour le Machine Learning.
Dans une logique d’automatisation, nous souhaitons maintenant lancer ces commandes au travers d’un pipeline Azure DevOps. Nous avons au préalable poussé (“push“) tout le code vers le repository d’un nouveau projet Azure DevOps.
Nous choisissons ensuite un starter pipeline qui nous permettra de coller les commandes CLI v2 testées dans la première partie de cet article.
La tâche (task) Azure CLI va permettre d’obtenir la syntaxe YAML adaptée dans le fichier.
Nous choisissons les paramètres suivants pour chaque tâche.
Au commit sur la branche main, le pipeline s’exécute.
Succès ! Le code s’est correctement exécuté et nous pourrons le vérifier dans le workspace Azure Machine Learning.
Ce cours proposé par Microsoft Learn vous permettra d’approfondir l’utilisation des pipelines avec le CLI v2 d’Azure ML.
Si vous parcourez régulièrement ce blog, vous avez dû tomber sur un article traitant de Azure Databricks. Au cœur de ce produit, tourne le moteur Open Source Apache Spark. Ce moteur a révolutionné le monde de la Big Data, par sa capacité à réaliser des calculs distribués, en mémoire, sur des clusters de machines (souvent virtuelles et bien souvent dans le cloud).
Que l’on soit Data Engineer ou Data Scientist, cet outil est aujourd’hui (2022) incontournable et une certification apporte une reconnaissance de votre expertise dans le domaine. La première certification proposée par Databricks permet d’obtenir le titre Certified Associate Developer for Apache Spark. Cette certification demande de répondre en 2h à 60 questions fermées, et d’obtenir un minimum de 70% de bonnes réponses. Voici un exemple de questions posées à l’examen, fourni par l’éditeur.
Environ un quart des questions traitent des mécanismes techniques du moteur (je vous recommande cette vidéo de Advancing Analytics) et le reste sont des questions de code. Pour celles-ci, nous aurons à disposition la documentation officielle de Spark au travers de cette page web. Entrainez-vous à faire des recherches dans cette page, vous aurez besoin d’aller vite le jour de l’examen !
EDIT suite au passage de la certification avec Webassessor :
Au cours de l’examen, l’écran sera séparé en deux : la question à gauche, la documentation à droite. Mauvaise surprise (sous Edge uniquement ?) : impossible de faire une recherche dans la documentation, pas de raccourci ctrl+F non plus. Mon astuce est donc d’utiliser la zone de prise de notes, noter les noms de fonctions sur lesquelles vous avez un doute, puis parcourir la documentation en suivant l’ordre alphabétique.
Je vous encourage à tester également la Spark UI au travers de ce simulateur pour bien comprendre l’exécution concrète des différentes syntaxes de code et connaître les grandes lignes de cette interface. Ce sera également une bonne façon de hiérarchiser les différents niveaux d’exécution job / stage / task.
Deux éléments sont importants pour bien appréhender les questions de code. Tout d’abord, il faudra choisir la réponse “correcte” ou bien la seule “incorrecte” par une liste de cinq propositions. Prenez soin de bien déterminer à quel type de question vous êtes en train de répondre. Ensuite, les différentes modalités de réponse “joueront sur les mots” c’est-à-dire que des variations de code vous seront proposées mais 4 syntaxes sur 5 ne seront pas correctes (dans le cas d’une question de type “correct” !). Il est donc important de bien avoir en tête les confusions classiques de syntaxe.
Nous allons décrire ci-dessous plusieurs hésitations possibles entre des syntaxes PySpark (certaines syntaxes n’existant d’ailleurs qu’un Python, souvent en lien avec les DataFrames Pandas).
Bonne chance à vous pour l’examen !
show() versus display()
La fonction show() permet d’afficher un résultat (c’est donc une action au sens Spark).
df.show(truncate=False)
La fonction display() n’existe que dans Databrick, version commerciale construite autour de Spark.
withColumn() versus withColumnRenamed()
withColumn() permet d’ajouter une nouvelle colonne dans un Spark DataFrame. Notons ici l’emploi de la fonction col() pour appeler les colonnes du DataFrame dans la formule de la nouvelle colonne. Pour une constante, nous utiliserons la fonction lit().
df.WithColumn("nouveau nom", col("ancien nom") )
Les fonctions lit() et col() auront été préalablement importées.
from pyspark.sql.functions import col, lit
withColumnRenamed() permet de renommer une colonne. C’est donc la syntaxe la plus adaptée par rapport au workaround proposé ci-dessous.
df.WithColumnRenamed("ancien nom", "nouveau nom")
Le piège est donc ici dans l’ordre des paramètres et en particulier dans la position du nom de la colonne créée.
printSchema() versus describe()
Après la lecture d’une source de données, nous souhaitons vérifier le schéma du DataFrame. La fonction printSchema() est la bonne fonction pour réaliser cet objectif.
describe() versus summary()
Les fonctions describe() et summary() permettent d’obtenir les statistiques descriptives sur un DataFrame. La fonction summary() ajoute les 1e, 2e et 3e quartiles.
La différence se situe sur le rôle du paramètre dans chacune des deux fonctions.
Variantes de spark.read
Nous allons voir ici deux écritures possibles pour un même résultat.
Il faut ici bien maîtriser les concepts de transformations et d’actions, propres au moteur Spark.
La fonction collect() est une action qui retourne tous les éléments du Spark DataFrame sous forme de tableau (array) au nœud Driver.
La fonction select() est une transformation qui projette, c’est-à-dire conserve une colonne ou liste de colonnes. Comme il s’agit d’une transformation, il est nécessaire d’y ajouter une action (par exemple show) pour forcer l’évaluation du résultat.
La liste des colonnes donnée en paramètre de select() peut s’écrire de deux façons :
df.select("Pregnancies", "Outcome").show()
df.select(["Pregnancies", "Outcome"]).show()
La première version est plus “légère” mais la seconde s’adapte mieux à un passage de variable de type liste déjà définie.
Attention, la fonction drop() n’autorise pas l’usage d’un objet de type liste.
distinct() versus unique()
La fonction distinct() renvoie les lignes distinctes, sur la base des colonnes du Spark DataFrame ou de la sélection faite au préalable.
df.select('column1').distinct().collect()
La fonction unique() ne s’applique qu’à un Pandas DataFrame !
join() versus merge()
Il s’agit ici de fusionner deux DataFrames. Les variantes d’écriture se font au niveau de l’expression de la jointure.
Le troisième paramètre “how” définissant le type de jointure est facultatif, la valeur par défaut étant alors “inner” (jointure interne).
La fonction merge() ne s’applique qu’à un Pandas DataFrame !
union() versus unionByName() versus concat()
La fonction union() ajoute les lignes d’un DataFrame, donné en paramètre, à un autre DataFrame. L’ajout se fait alors sur la base des indices des colonnes.
La fonction unionByName() s’utilise pour ajouter des DataFrames sur la base des noms de colonnes et non de leur position.
La fonction Spark concat() n’a rien à voir avec ce type d’opération puisqu’elle réalise une concaténation de colonnes (astuce utile pour l’optimisation de la mémoire !).
La fonction cast() permet de modifier le type d’une colonne. Elle accepte plusieurs variantes de syntaxe, dans l’expression d’un type attendu.
from pyspark.sql.types import IntegerType
df.withColumn("age",df.age.cast(IntegerType()))
df.withColumn("age",df.age.cast('int'))
df.withColumn("age",df.age.cast('integer'))
La fonction astype() est un alias de la fonction cast().
filter() versus where()
La fonction where() est un alias de la fonction filter(). Différentes syntaxes sont possibles pour exprimer la condition booléenne.
df.filter(df.Pregnancies <= 10).show()
df.filter("Pregnancies <= 10").show()
from operator import ge, le, gt, lt
df.filter(lt(df.Pregnancies, lit(10))).show()
contains() versus isin()
Voici deux exemples illustrant les utilisations de ces deux fonctions, elles-mêmes utilisées dans des logiques de filtre sur un DataFrame.
df.filter(df.Pregnancies.contains('0')).collect()
df[df.Pregnancies.isin([1, 2, 3])].collect()
La différence revient donc à chercher un contenu dans une colonne (contains()) ou à vérifier que le contenu d’une colonne appartient à une liste (isin()).
A noter, la fonction array_contains() permet d’étendre la logique de la fonction contains() sur les valeurs d’un tableau, contenu dans une colonne d’un Spark DataFrame.
La valeur NaN, pour Not a Number, est le résultat d’une opération mathématique dont le résultat ne fait pas sens (par exemple, une division par 0).
from pyspark.sql.functions import isnan
df.where(isnan(col("a")))
na.drop() versus dropna()
Ces deux fonctions sont des alias l’une de l’autre.
Elles disposent d’un paramètre thres qui permet la suppression des lignes ayant un nombre de valeurs non-nulles inférieures à ce seuil.
dropDuplicates() versus drop_duplicates()
Ces deux fonctions sont des alias l’une de l’autre. Elles permettent de retirer les valeurs en doublon dans un DataFrame.
take() vs head() vs first() / tail() vs limit()
Visualiser les données d’un Spark DataFrame est fondamental ! Mais nous ne pouvons pas tout afficher, il faut alors réduire le nombre de lignes. Il existe pour cela de nombreuses fonctions et quelques subtilités entre toutes celles-ci.
Les fonctions take() et head() sont des alias, la seconde se donnant une syntaxe identique à celle utilisée pour les Pandas DataFrames. Elles prennent en argument le nombre de lignes (rows) à renvoyer sous forme d’une liste.
C’est le type d’objet renvoyé qui diffère dans la fonction limit(), celle-ci produisant un Spark DataFrame.
Les fonctions first() et tail() renvoient respectivement la première et la dernière ligne du DataFrame. Attention, la seconde attend un nombre de lignes en paramètre.
sort() versus orderBy()
La fonction orderBy() est un alias de la fonction sort().
Toutefois, il semble que celle-ci engendre la collecte de toutes les données sur un seul exécuteur, ce qui a l’avantage de fiabiliser le tri mais engendre un temps de calcul plus long, voire un risque de saturation mémoire.
Voici quelques exemples de syntaxe alternatives avec la fonction sort(). A noter que le sens de tri par défaut est ascendant.
La fonction cache() stocke un maximum de partitions possibles du DataFrame en mémoire et le reste sur disque. Ceci correspond au niveau de stockage dit MEMORY_AND_DISK, et ce comportement n’est pas modifiable.
A l’inverse, et même si son comportement par défaut est similaire, la fonction persist() permet d’utiliser les autres niveaux de stockage que sont MEMORY_ONLY, MEMORY_ONLY_SER, MEMORY_AND_DISK_SER, DISK_ONLY, etc.